Récit biographique

"Destins tragiques ou insolites"

Présentation générale voir aussi

Sans titre déf


Publication 2014

ISBN 978-2-36598-021-0

"Au Bout des Mots" - Éditions Abatos, 26, rue Brossard 42000 Saint-Étienne - France

tel. 06 15 22 93 71

contact mail

350 pages dont une centaine réservées à mon parcours à l’EMPT.

Remarque importante : ma publication est à but non lucratif; l’Association « Au bout des mots » qui chapeaute ma maison d’édition « abatos » – gérée par des bénévoles – soutient les populations en situation de handicap et à ce titre reverse un fort pourcentage de ses bénéfices à une Association locale. Je me rallie à cette cause en lui rétrocédant mes droits d’auteur.

Motivations de ces écrits:

   Il y a maintenant quatorze ans (2002), je sombrai dans une profonde dépression suite à une remise en question de mon poste de travail et dus interrompre de façon brutale et douloureuse une carrière professionnelle riche et bien remplie, à laquelle j’ai tout donné. Je considérai cette issue comme le revers le plus cuisant de mon existence. J’avais alors cinquante-cinq ans.

   À cette époque, je fus envahi, comme la plupart des individus qui ont connu pareille situation, d’un profond sentiment de culpabilité alimenté par des doutes, des interrogations et je fis alors l’effort de rédiger, pour clarifier mes pensées complètement anarchiques, un résumé de cet épisode, de ses tenants et aboutissants. Je cherchai ainsi par ce moyen à me justifier, me dédouaner, mais aussi à faire partager mon désarroi, mes états d’âme à mon proche entourage pour tenter de leur faire comprendre pourquoi j’en étais arrivé là, pourquoi je ne serai plus jamais le même…

   En relisant maintes et maintes fois ce document, je réalisai qu’il méritait d’être revu et complété en prenant du recul et surtout en y intégrant mes antécédents, en révélant et analysant avec maturité des faits et sentiments qui n’avaient pas été mis au grand jour par pudeur, par ignorance ou tout simplement par oubli, à l’occasion de plusieurs psychothérapies… De là à raconter toute mon histoire, il n’y avait qu’un (grand) pas que je me décidai à franchir.

  J’ai sorti d’un tiroir un semblant de mémoires que j’avais rédigées à l’âge de vingt-cinq ans lors de mes premières consultations chez un psychothérapeute, pour relater mon histoire d’enfant et d’adolescent jalonnée de traumatismes psychiques qui feront de moi un névrosé. J’ai pu en extraire des repères dont certains seraient certainement, sinon tombés dans l’oubli, en tout cas beaucoup moins précis aujourd’hui.

  D’abord hésitant et perplexe, je devins vite enthousiaste en entrant dans le vif du sujet, réalisant que ce travail me sortait, au moins partiellement, de la profonde léthargie dans laquelle j’étais tombé et qu’il allait combler un état de manque évident lié à la coupure de ma vie professionnelle, en l’occurrence l’absence de grands projets, de défis toujours plus ambitieux…

  Quand, de manière naturelle, je m’intéressai à mes plus proches ascendants, pour construire un ensemble cohérent, je réalisai qu’il y avait matière à leur consacrer une place significative. Le besoin de préciser la vie de plusieurs d’entre eux fut pour moi une source de motivation supplémentaire car cette démarche fut particulièrement riche d’enseignements. réservant même des découvertes surprenantes.En analysant des calomnies répandues sur l'enfance et l'adolescence de mon père, j'ai réussi, preuves irréfutables à l'appui pour ne pas être accusé de partialité, à mettre fin aux atteintes à l'honneur envers le "vilain petit canard" de la famille et, accessoirement, à régler des comptes personnels avec celles et ceux qui les ont entretenues depuis son décès (à l'âge de trente-neuf ans) . Plus encore,c’est à partir de mes recherches que je réussis à découvrir le sort particulièrement singulier et ignoré de tous de mon grand-père paternel qui finit ses jours au bagne de la Relégation en Guyane…

Pourquoi une publication et les difficultés de l'édition:

  Considérant d'abord ce travail comme une thérapie, j'ai pu mettre dans l'ordre et même approfondir par moi-même bon nombre de sujets et réflexions abordés lors des huit années de psychothérapie accompagnant ma défection . J'ai pensé faire œuvre utile en reconstituant l'histoire des membres de ma famille pour laisser des traces à ma descendance car comme le dit si bien le dicton: " les paroles s'en vont et les écrits restent". En faisant lire mon manuscrit à quelques membres de la famille, j'ai eu la conviction que cet objectif était bien atteint et plusieurs d'entre eux m'ont posé la question qui était très éloignée de mes préoccupations: "pourquoi ne pas faire publier ce récit?" Lorsque nombre de personnes de mon entourage m'ont avoué – et ce n'est pas pour me faire plaisir– préférer les histoires vécues aux romans, alors je me suis dit :"et pourquoi pas?" Je me suis lancé un nouveau défi, celui de trouver un éditeur. Bien que l'aspect commercial ne fasse absolument pas partie de mes propres préoccupations, ce n'est évidemment pas le cas pour ces derniers car il est bien connu qu'à la crise actuelle de l'édition s'ajoutait dans mon cas un sérieux handicap: les biographies ne se vendent pas si les auteurs et/ou les acteurs ne sont pas des célébrités...Pour l'anecdote, le Directeur d'une de ces Sociétés me téléphona quelques temps après réception de mon manuscrit, particulièrement emballé et élogieux sur la qualité de mon travail: syntaxe, orthographe...,par comparaison avec les propositions qu'il recevait communément. Évidemment, je fus ravi que toute la peine que je m'étais donnée dans la rédaction soit reconnue mais quelques jours plus tard, il me rappela pour me dire combien il était désolé à l'idée que mon projet ne soit pas retenu, parce que "trop personnel".

  Finalement, aux termes de mes efforts, j'ai fait connaissance avec une structure régionale atypique, souple et accueillante; les éditions Abatos, en la personne de Jean-Pierre Crosato qui ont bien voulu me donner ma chance et bien sûr je leur en suis infiniment reconnaissant.

Résumé

   Mon histoire est celle d’un homme dont la trajectoire est assez singulière, jalonnée de nombreux traumatismes psychiques. C’est ainsi que je suis passé du paradis à l’enfer pendant mon enfance vécue à Viverols au cœur des Monts du Forez ; après y avoir connu le meilleur de mon existence, j’y ai côtoyé le pire au centre d’évènements déchirants ou désastreux dans le cercle familial. À l’âge de douze ans et demi (1959, soit un an après mon frère), parce qu’issu d’un milieu financièrement défavorisé, je devins pensionnaire d’une école militaire, appartenant ainsi à la dernière génération des élèves que l’on appelait encore « Enfants de Troupe » dans les années 60. J’y ai particulièrement mal vécu la coupure des liens maternels, la privation de liberté, les excès disciplinaires et le vol de mon adolescence, tandis que des calamités continueront à s’abattre sur ma famille. J’appartiens sans doute à la catégorie des élèves à laquelle le Général de corps d’armée A. Dessendre, l’un des anciens Présidents de notre Association, fait allusion « On a fait souvent la remarque que durant son séjour à l’école, l’Enfant de Troupe vivait une discipline sévère et à la limite un peu rude pour de jeunes âmes éloignées du foyer parental […] Peut-être certains, égarés en ce milieu ou trop faibles ont-ils alors perdu quelque joie de vivre. Il faut le reconnaître. […] » (Citation empruntée à l’Avant-propos de la Revue historique des armées N°159). Ces périodes feront de moi un névrosé s’engageant dans une première psychothérapie à l’âge de vingt-cinq ans, à l’issue de laquelle j’arrêterai d’imputer tous mes maux à mon séjour à l’EMPT.   J’hériterai de ma vie d’Enfant de Troupe d’un certain nombre de valeurs (courage, ténacité, sens du devoir et des responsabilités…) reconnues pour la construction de ma carrière professionnelle et. exploitées également dans ma vie privée ; outre les challenges sportifs, musicaux, déjà évoqués en introduction ,je pense bien sûr à l’élaboration de ce récit dans laquelle j’ai investi une énergie peu commune, tant pour l’écriture que pour mes démarches d’enquêtes…

   En 1964, en classe de première – année précédant le bac –, je décidai d’interrompre mon parcours scolaire pour venir en aide à ma mère, devenue veuve avec à sa charge un enfant en bas âge. Après un départ laborieux dans la vie active, l'estime et le respect de ma hiérarchie associés à la volonté de me relever de mes complexes m'ont conduit à être promu ingénieur en partant du bas de l’échelle et à devenir un expert dans mon domaine de spécialisation . Aussi et en point d’orgue, alors que j’étais âgé de cinquante-cinq ans, je finis par tomber dans le néant en coupant court de façon impromptue à cette carrière riche et bien remplie où j’ai toujours donné le meilleur de moi-même; une restructuration du service que j’animais, accompagnée notamment de la nomination d’un successeur à mon poste m’entraîna dans une chute vertigineuse en dépression dont je n’ai encore pu me relever plus de dix années après.

   À partir d’un travail de mémoire et d’enquêtes approfondies, j’ai reconstitué le parcours tout aussi atypique de certains de mes ascendants pour relater leurs péripéties et les épisodes les plus poignants de leur existence. Mon père, personnage central, est né indésirable et fut harcelé toute sa vie par le mauvais sort jusqu’à ce que mort s’ensuive avant d’avoir atteint la quarantaine, comme son père Gaston. Il alla d’échecs en échecs, souvent contre son gré, passant par exemple près d’un projet sérieux d’avenir dans l’armée ayant avorté pendant la période d’occupation allemande. M’intéressant à la destinée de deux de mes ancêtres au cours de la Grande Guerre, j’ai pu comprendre pourquoi une commotion au combat valut à l’un d’entre eux de finir ses jours en asile psychiatrique dans l’isolement le plus complet, pourquoi le second fut rappelé pour aller sur le front, alors qu’il était âgé de trente-quatre ans, veuf et père de trois enfants. Enfin, en reconstruisant l’histoire de mon grand-père paternel, j’ai ouvert, avec la collaboration de l’historien Jean-Lucien Sanchez, un chapitre de l’histoire judiciaire, celui de la relégation, dont notre pays ne peut se glorifier. Comme tant d’autres petits délinquants dont les prisons de la métropole souhaitaient se débarrasser, celui qui se présentait comme artiste lyrique fut condamné à cette peine démesurée pour une récidive dans des délits que l’on considèrerait comme mineurs de nos jours. Certains s’accordent à dire que la loi sur la relégation fut une des plus scélérates de la IIIe République. Qui plus est, elle fut un échec vis-à-vis du projet sous-jacent d’intégration des condamnés dans une perspective de colonisation de la Guyane.

Remarques:

   En homme intègre, j'ai pris  tout naturellement le parti de construire ce récit "sans tabou ni langue de bois" (cf.. Avant-Propos), ce qui fut traduit dans la presse par "une biographie sans concession" ou encore "il fallait se résoudre à...", tandis que certaines personnes de mon entourage ont utilisé le terme de "courage", d'autres de "masochisme"... Le bilan final ne fut pas franchement en ma faveur car certains  faits ou épisodes relatifs à mes ancêtres (je pense en particulier à l'histoire de Gaston, le "bagnard") ont interpelé  des individus ayant peu d'ouverture d'esprit, au point que j'ai fait un dur retour de plus d'une cinquantaine dans le passé, c'est à dire à l'époque de mon enfance où je fus montré du doigt pour avoir été Enfant de Troupe . Néanmoins, je me suis consolé, d'une part à travers les témoignages sincères d'admiration de nombre de lecteurs, d'autre part  en ouvrant une véritable brèche à certains amis; je pense en particulier à ces camarades de l'école militaire qui, après avoir pris connaissance de mes écrits – et alors que nous fûmes "avares de confidences" pendant toute notre scolarité et même bien au-delà – m'ont fait des révélations surprenantes, bouleversantes sur leur propre parcours...

  J'ai pratiqué l'autocensure sur certains événements touchant à la vie privée de certaines personnes, par respect pour leur famille, leurs descendants mais aussi et surtout à propos de  ma vie professionnelle et son épilogue, pour éviter d'être poursuivi en diffamation. Rares sont ceux qui savent que ce risque est réel (avec de lourdes conséquences) , que les faits rapportés soient vrais ou faux, et quand bien même les personnages  ne sont pas nommément cités (il suffit qu'ils puissent se reconnaître!).

  Certaines personnes de confiance à qui j'ai fait part de mes scrupules, états d'âme, hésitations, m'ont suggéré de romancer ma prose mais ils m'ont entendu objecter que mon esprit trop cartésien ne me le permettait pas et que je ne tenais absolument pas à dénaturer l'esprit général de cette biographie.

Les ascendants:

  Ils appartiennent à trois générations. Le personnages concernées sont ceux que j'ai connus ou dont j'ai beaucoup entendu parler . Les lignées des "Chabrier" sont nombreuses en Auvergne; j'appartiens à l'une d'entre elles qui, d'après mes informations, n'aurait rien à voir avec celle d'Emmanuel, le célèbre compositeur originaire d'Ambert (Puy-de-Dôme).

Chabrier word

Trombinoscope partiel de la famille

1/ Chabrier-Cartier

ancêtres

Cartier 957 (2)

2/ Clémenson

Clémenson 957

3/Massacrier

Massa

Témoignage d'une lectrice (vu sur le site "FNAC")

Je loue la détermination et la mémoire époustouflante de l’auteur dans ce récit biographique destiné à rapporter le parcours de plusieurs personnages, marqué par bien des vicissitudes ; je suis tout autant admirative de sa curiosité, de son acharnement, de la minutie de ses enquêtes – dignes d’un détective professionnel –dans la reconstitution de la trajectoire de certains de ses ancêtres, tout aussi atypique que la sienne.

Certaines de ces valeurs se retrouvent d’ailleurs dans la façon dont il a construit sa carrière professionnelle où il a tout donné de sa personne pour en devenir complètement dépendant. Je comprends mieux cette « chute vertigineuse en dépression » lorsqu’un impondérable mit fin prématurément à ce qui fut sa principale raison de vivre.

Pour ce qui concerne ses aïeux, il révèle des éléments surprenants, voire stupéfiants avec un courage certain et parfois même une certaine "audace" ; ainsi met-il au grand jour des détails ou évènements déconcertants au risque que les puristes, les intolérants y voient matière à porter atteinte à son honneur. Pour avoir une grande ouverture d'esprit, je ne fais pas partie de cette catégorie et de plus j'apprécie qu'il ait tenu son "engagement" rapporté dans l’avant-propos, à savoir celui de construire son récit "sans tabou ni langue de bois".

Au-delà de la description émouvante de l’histoire hors normes des différents personnages de cette biographie, j’ai apprécié les références ou commentaires historiques situant nombre d’épisodes dans le contexte des époques. En particulier, j’ai compris ou appris ce qu’étaient les conditions de rappel des réservistes au cours de la Grande Guerre, l'origine et le fonctionnement d'Institutions appartenant au passé, par exemple les Compagnons de France et les Chantiers de Jeunesse sous le régime de Vichy, le bagne de la relégation, la vie d'un Enfant de Troupe, la tragédie des quatre-vingt-dix-neuf pendus de Tulle au cours de la deuxième guerre mondiale...

Autres témoignages (vus sur le site de l'éditeur)

Une biographie captivante, écrite avec sincérité et simplicité, qui suscite beaucoup de réflexion.Merci pour ton courage.

Un récit passionnant. L'épisode concernant les enfants de troupe m'a particulièrement ému. Merci d'avoir pérennisé le souvenir de cette période. (Un ancien prof de Tulle)

J'ai dévoré ce livre ! Bravo à l'auteur pour ce travail, ses recherches, sa documentation, sa mémoire... Ce livre est captivant, mêle des moments tristes et drôles, souvent émouvants. Un très bon moment.

Un livre très bien écrit. Bravo pour cette mémoire remarquable. Beaucoup de sentiments sont exprimés ici. J'ai beaucoup aimé.

Récit émouvant, plein de sincérité. J'ai beaucoup aimé et je l'ai dévoré en quelques heures. J'ai été également subjugué par la mémoire et le travail de l'auteur pour recueillir tous ces souvenirs.

Je te remercie de nous avoir permis de prendre connaissance de ce gros travail et du plaisir de lecture que tu nous a procuré.

je suis époustouflé par la mémoire de l'auteur .On vit avec beaucoup d'émotion certaines phases de ce parcours hors normes.

Mes félicitations très chaleureuses et admiratives pour votre immense et talentueux travail.

Je te félicite pour ce travail; quel investissement, quelle volonté il a fallu!

Je vais me répéter en affirmant que vous êtes un GRAND HOMME très courageux et remarquable d'avoir vécu puis raconté une vie si tumultueuse!

Récit émouvant, authentique et instructif.

Au delà du livre remarquablement écrit, je retiens la souffrance exprimée et le courage qu'il a fallu avoir pour écrire.

En ces dernières journées d'automne, j'ai tourné les pages et me suis glissée avec émotion dans ton univers. J'ai partagé, grâce à ton talent et comme par magie, toutes les émotions de ta vie... les pires... et les meilleures...J'ai admiré ton travail, ton courage, ta détermination, ta force. J'ai découvert en toi un être passionné, généreux et sensible.
Ton récit est captivant, émouvant... Défi gagnant, tu peux être fier de toi ! J'ai adoré...
Merci Michel... Ton livre a été pour moi un pur moment de bonheur...

À propos des personnages de mon récit:

Ce sont essentiellement des membres de ma famille que j'ai connus ou dont j'ai simplement entendu parler . Néanmoins, au cours de la narration de mon propre parcours, j'ai été tout naturellement amené à témoigner du sort dramatique de quelques camarades ou amis. Un exemple en est donné à la page "Nostalgie": ("Cet insigne a une histoire unique").

Première dédicace en Mars 2014 (Viverols)

IMG_0029

Extraits de mes écrits concernant mon séjour à Viverols (1951/1959):

« C’est à Viverols que j’ai vécu l’essentiel de mon enfance, celle-ci m’ayant d’abord gratifié d’un immense bonheur, grâce à un contact intime avec la nature, une liberté totale qui m’ont permis de vivre tous les instants à bras le corps. On comprendra pourquoi je connus l’abattement et la dépression dans les périodes de mon existence où je fus privé de ce que je considérais comme des privilèges inestimables. Croyant à la beauté de la vie, persuadé que je n’avais rien à envier aux autres, j’en ai profité si intensément que la chute fut particulièrement rude quand je pris conscience de certaines réalités accablantes au sein de mon foyer et pire encore lorsque je dus faire face à des évènements bouleversants et dramatiques qui firent voler en éclat ma joie de vivre. Ces avatars allaient entraîner une perte de mes repères dans l’environnement social pour faire de moi un être complexé, introverti…, bref m’inoculer les germes de lourdes affections psychologiques. Celles-ci allaient malheureusement se développer plus tard à l’adolescence et je ne serai jamais débarrassé de ce sérieux handicap ».

Le caractère paradisiaque de ces années passées à la campagne est illustré par cet autre paragraphe, sorte de conclusion à un chapitre relatif à cette tranche de vie.

« Tous les souvenirs de mon contact avec la nature, les vieilles pierres…ont été mémorisés avec des émotions sensorielles qui sont comme des symboles du bonheur appartenant à un autre univers, suscitant encore en moi tant de nostalgie. Je pense à cette luminosité inhabituelle en ces mois d’hiver, qui transparaissait au petit matin à travers les vitres de ma chambre et qui était le signe annonciateur de l’enneigement pendant la nuit, présageant des courses de luge effrénées. J’entends encore le cri des hirondelles qui dans leur tournoiement incessant autour de l’église, dès le lever du jour, augurait d’une belle journée ensoleillée encourageant à la baignade, le gargouillement de l’eau de la rivière qui s’écoulait en cascades entre les cailloux pour franchir nos barrages... J’aurais voulu mettre en flacons les odeurs de l’humus des sous-bois, de la mousse et des fougères que nous foulions aux pieds en cueillant des champignons, celles du fayard que nous effeuillions pour construire l’ossature de nos cabanes, des genêts qui nous abritaient lorsque nous jouions à cache-cache, de la braise de nos feux de camps, ou encore des salles humides du château... »